Fratelli Tutti,

Le dialogue social pour une nouvelle culture.

Le pape nous rappelle que se rapprocher, s’exprimer, s’écouter, se connaitre, essayer de se comprendre, chercher des points de contact se résume dans le verbe « dialoguer ». Le dialogue persévérant et courageux ne fait pas la une des médias comme les désaccords et les conflits, mais il aide discrètement notre monde à mieux vivre et plus que nous ne pouvons imaginer.

Un pays grandit quand dialoguent de façon constructive ses diverses richesses culturelles : la culture populaire, l’universitaire, celle des jeunes, la culture artistique et technologique, la culture économique, la culture de la famille et des médias pour ne citer que celles-là. Souvent, la diffusion retentissante des faits et des plaintes dans les médias tend en réalité à entraver les possibilités de dialogue, parce qu’elle permet à chacun de garder, intangibles et sans nuances, ses idées et ses opinions. Ce manque de dialogue, dit le pontife, implique que personne, dans les différents secteurs, ne se soucie de promouvoir le bien commun. Chacun dans ce cas-là veut obtenir des avantages que donne le pouvoir. Les héros de l’avenir seront ceux qui sauront rompre cette logique malsaine et décideront de défendre avec respect un langage chargé de vérité, au-delà des avantages personnels.

La discussion publique, si elle accorde véritablement de l’espace à chacun et ne manipule ni ne cache l’information, est un tremplin permanent qui permet de mieux atteindre la vérité, ou du moins, de mieux l’exprimer. Le pape nous demande d’être persuadés que les différences sont créatrices et qu’elles créent des tensions et dans la résolution de ces dernières se trouvent le progrès de l’humanité.

Dans ce monde globalisé, les médias peuvent contribuer à nous faire sentir plus proches les uns des autres, surtout aujourd’hui avec les réseaux de communications. Mais il faut être vigilant que ces dernières nous orientent vers une rencontre généreuse, vers la recherche sincère de la vérité intégrale, vers la construction du bien commun.

Lorsque la culture se corrompt et qu’on ne reconnaît plus aucune vérité objective ni de principes universellement valables, les lois sont comprises comme des impositions arbitraires et comme des obstacles à contourner. Il nous faudrait donc s’exercer à démasquer les divers genres de manipulations, de déformation et de dissimulation de la vérité, dans les domaines publics et privés. Dans une société pluraliste, le dialogue est le chemin le plus adéquat pour parvenir à reconnaître ce qui doit toujours être affirmé et respecté, au-delà du consensus de circonstance.

Le pape nous exhorte à outiller nos enfants des armes de dialogues, à leur enseigner le bon combat de la rencontre car cela implique l’effort de reconnaître à l’autre le droit d’être lui-même et d’être différent.