Article repris du site de l’Unité pastorale de Paliseul (www.uppaliseul.be) ;  © Photo Pixabay

Sur une initiative du pape, le 25 juillet prochain sera consacré aux grands-parents et aux personnes âgées. En ce monde de transformations et de diminution de la pratique religieuse, voilà l’occasion pour le journal « Dimanche » de s’interroger sur leur implication dans la transmission de la foi à la jeune génération.

Anne-Michèle et Patrick Lovens ont 15 petits-enfants. Et avec chacun d’eux, ils veulent tisser un lien personnel. Serait-ce une manière de leur offrir ce qu’ils ont de meilleur ?

Alors que de nombreux parents prennent leurs distances avec une pratique religieuse régulière, des grands-parents jouent le rôle de témoins de la foi, plus ou moins discrets, auprès de leurs petits-enfants. Un engagement souvent naturel et implicite, qui mène à de belles complicités.  » Ce qu’on veut partager ? Des contacts fréquents !  »

Pour son cours de religion, en rhétorique, Louise avait préparé un plaidoyer en faveur de la vie. Elle n’a pas manqué, ensuite, d’en discuter avec ses grands-parents. Quand le petit Mathias a vu un film sur les origines du monde, il a fait part de son étonnement auprès de ses grands-parents :  » N’est-ce pas Dieu qui a créé tout cela ?  » Et lorsque Louise, cinq ans, a accompagné ses grands-parents à la messe, elle a tenu à les interroger :  » Mais au fond, où donc est Dieu ?  » Des histoires comme ça, ils peuvent en raconter tout plein. Pas seulement parce que les quatre enfants d’Anne-Michèle et Patrick ont eu, au total, pas moins de 15 enfants. Surtout parce que, pour ces jeunes septuagénaires, chacun d’eux est unique et important.  » Ce qu’on veut d’abord partager avec nos petits-enfants, c’est des contacts fréquents « , insiste Anne-Michèle.  » En se voyant, en se téléphonant, via WhatsApp… Et même pendant le Covid ! Pour nous, il est important de nous intéresser à eux, à ce qu’ils font, à leurs travaux scolaires… En fait, depuis que nous sommes mariés, la famille est notre priorité. « 

Le véritable souci de l’autre peut alors ouvrir des chemins de profondeur. Chez les Lovens, il y a un crucifix dans toutes les pièces et il semble normal de parler de Dieu ou des Equipes Notre-Dame. Patrick a récemment transféré le texte d’un entretien du cardinal Jozef De Kesel à toute sa famille. Et à l’occasion de chaque communion, chaque petit-enfant reçoit de ses grands-parents une statuette choisie avec soin. Des petits signes, des petits gestes… Qui ouvrent des perspectives et portent du fruit. A chaque grande fête religieuse ou anniversaire, les grands-parents invitent la famille, et aucun membre ne voudrait louper la rencontre. Et lorsqu’Oscar a été amené à se choisir un parrain de communion, c’est son grand-père qu’il a tout naturellement choisi.  » Ils sont solaires « , témoigne Virginie, l’une des filles d’Anne-Michèle et Patrick. « Ils cultivent une attitude positive vis-à-vis des gens qu’ils côtoient. La vie spirituelle, c’est d’abord la fraternité. » Son frère, Pierre, abonde : « Ils vivent leur foi et leur foi les porte. Ils n’imposent rien mais laissent la porte ouverte. La transmission, c’est ça, ce n’est pas des discours. » Anne-Michèle et Patrick rayonnent, et c’est contagieux :  » nos enfants nous racontent que leurs amis nous appellent ‘la famille du bonheur’ « , sourient les heureux grands-parents.

 » Oui, être grand-parent nous offre un statut propice », observe Patrick.  » On est là pour passer un bon moment avec nos petits-enfants, pas pour nous s’occuper de leur éducation. On les gâte un peu. On peut se permettre d’être soi-même, sans cette contrainte… »

Extrait du journal Dimanche du 27 juin 2021 – Vincent DELCORPS