Paroisse de Montquintin, église Saint Quentin
Fils de sénateur romain, au 3ème siècle, Quentin choisit de suivre le Christ et est baptisé par le pape Marcellin. Missionnaire en Gaule, il est plusieurs fois arrêté et cruellement torturé avant d’être décapité, en 303.
Les apparences sont souvent trompeuses. Vue de l’extérieur, l’église classée de Montquintin donne l’impression d’une grande homogénéité. Cependant, sa longue histoire est jalonnée de nombreuses et importantes transformations : les éléments les plus anciens datent d’avant le 13ème siècle, les plus récents sont du 20ème.
Entourée de son cimetière-d’où la vue s’étend loin-elle mérite qu’on s’y arrête. L’allure générale, en particulier l’imposante tour-refuge, s’apparente à celle des églises de Vieux-Virton et de Vance. Jusqu’à la Révolution française, elle était l’ « église-mère » dont dépendant plusieurs localités voisines.
D’allure assez rustique, les murs intérieurs sont blanchis. Le mobilier se compose principalement de trois autels polychromes du 18ème siècle, avec retable. Trois statues polychromes des 17ème et 18ème siècles sont de belle facture : Ste Scholastique, St Jean-Baptiste et St Donat, saints guérisseurs populaires dans la région.
Dans la chapelle seigneuriale gothique, il est intéressant de remarquer la clef de voûte qui porte les armes de Ville, la fenêtre de style flamboyant (15ème siècle) et surtout, peut-être, le mémorial de Mgr Jean-Nicolas de Hontheim, évêque suffragant de Trèves, diocèse dont faisaient partie nos régions sous l’Ancien Régime. En délicatesse avec Rome, pour des motifs politico-religieux, il achète en 1760 la seigneurie de Montquintin, où il se retire en 1779 après avoir renoncé à ses fonctions officielles. Dans sa très modeste « cathédrale » de Montquintin et dans les paroisses environnantes, il accomplit cependant les tâches de son ministère épiscopal. Il meurt en 1790 dans son château, proche de l’église. Dans la chapelle seigneuriale, son neveu a fait placer en 1828 une dalle funéraire portant, outre ses armoiries, une touchante épitaphe. Mais c’est à Trèves que se trouve son tombeau, sur lequel sont gravés ces quelques mots qui, dans leur brièveté, en disent long : « Enfin libre. Enfin sûr. Enfin immortel ».
Sources :
R. AUTPHENNE, Dampicourt, Montquintin, Couvreux. Reflets de la vie religieuse : Coutumes et folklore, 1986.
Bernard JOANNES, Et si Dampicourt et Mathon m’étaient contés…Ed de la JOYEUSERIE, 2007