Source: Diocèse de Namur (www.diocesedenamur.be)

A 6 ans, sa décision était déjà prise. Il le disait haut et fort: ”Plus tard, je serai comme Monsieur le curé.” Enfant de Ruette où il était né le 25 décembre 1935, l’abbé Gérard Lepage était très apprécié de ses paroissiens, surtout ceux de Saint-Léger où il aura officié 45 ans. L’abbé Lepage qui était resté en fonction jusqu’en août rêvait de mourir pendant une célébration. Son souhait n’aura pas été exaucé. Il est décédé le 5 octobre dernier à Arlon, il avait 85 ans.

”Il était peut-être trop modeste” souligne Jean-Luc Lepage, organiste, sous-directeur de l’académie de Dinant en évoquant la vie de l’abbé Gérard Lepage, son parrain. Si l’abbé Lepage a toujours voulu être prêtre, il refusera en revanche la proposition de Mgr Léonard alors évêque de le nommer doyen. Il se disait incapable de gérer 15-20 paroisses. ”Il était un sacré bâtisseur” confie Jean-Luc Lepage. Il s’est ainsi investi pour les écoles libres de Saint-Léger ou encore le cercle paroissial. L’abbé Lepage avait aussi fait appel à Sylvie Lander, une artiste française venue de Strasbourg pour peindre le chœur de l’église. Elle y avait réalisé une représentation céleste très moderne avec des anges, le paradis…
L’abbé Gérard Lepage ne manquait pas d’audace. Son filleul est toujours étonné de son culot: il s’était ainsi rendu à Paris et n’avait pas hésité à aller rencontrer pour les inviter à donner un concert à l’église de Virton Gaston Litaize et Jean Guillou. Deux maîtres en la matière. L’audace a payé, ils étaient venus pour un concert. ”Il fallait être fou pour oser. Quand on en parlait, il en rigolait.”
Les paroissiens retiendront de lui sa disponibilité, sa proximité. Il ne prenait jamais plus de trois jours de vacances de suite: ”Ma place est chez moi, dans ma communauté” disait-il. De brèves escapades pour rejoindre la Bourgogne, une région de France qu’il appréciait notamment pour ses vins. Un amoureux du bon et du beau encore. Il n’aimait pas les fleurs artificielles. Lors des célébrations, l’encens était toujours de qualité. Un curé qui était également ferme: pas de CD lors des mariages, des funérailles…. Lors des funérailles, il n’était pas question que le cercueil soit posé pour son entrée et sa sortie de l’église sur un brancard. Le défunt devait être porté. Un souhait respecté par tous.
Si l’abbé Lepage n’avait pas laissé de consignes quant au programme musical interprété le jour de ses funérailles, il ne voulait pas d’éloge funèbre préférant que l’on parle de la résurrection. Voilà encore un souhait qui ne devrait pas être respecté.
L’abbé Gérard Lepage repose au funérarium Bressart à Ethe. Une veillée de prières y est organisée, ce vendredi, à 19h. Les funérailles seront célébrées ce samedi 9octobre, à 14h, à l’église de Saint-Léger.