Et soudain, le Ciel s’ouvre….   La Pentecôte  par le peintre français Louis Galloche  (XVII-XVIIIe siècle)

Un halo de lumière troue le plafond du Cénacle et l’ouvre vers le ciel.

L’Esprit apparait sous forme d’une colombe et se répand en langues de feu sur les apôtres étonnés. La Pentecôte advient comme un coup de théâtre, le dernier acte du Salut, une nouvelle et définitive Epiphanie rappelant celle du buisson ardent. Le peuple de Dieu s’élargit à l’humanité entière et sa loi est désormais gravée dans les cœurs.

La Vierge occupe une position centrale: fermant le cercle des apôtres, elle forme un trait d’union entre la terre et le ciel. Après avoir reçu l’Esprit au jour de l’Annonciation, et avoir abrité en elle le Christ incarné, elle accueille maintenant l’Esprit et donne vie au corps mystique du Christ. À la Pentecôte, la Vierge reçoit la plénitude de sa mission maternelle, élargie aux dimensions de l’Eglise.

En ce jour inaugural, les apôtres forment la première communauté charismatique ; chacun reçoit la grâce de l’Esprit de manière singulière. L’Esprit dicte à chacun une posture physique et une attitude intérieure: stupeur qui renverse à terre, action de grâce qui fait joindre les mains, recueillement qui fait tomber à genoux, louange qui fait ouvrir et lever les bras vers le ciel.

À nous maintenant d’être attentifs à l’action de l’Esprit dans nos vies. À nous de le louer, de l’invoquer, de le supplier pour accueillir chaque jour autant de petites Pentecôtes intimes, réitérant l’effusion initiale de l’Esprit Saint, source de tout charisme, de toute foi . 

(par Emmanuelle Henin  chercheuse en histoire de l’art )