Ce soir, trois situations m’interpellent ! 

Tout d’abord, l’obscurité qui enveloppe l’ambiance particulière de la cérémonie. C’est dans l’obscurité que nous pénétrons pour commencer cette célébration, mais au centre, il y a le feu !

Nous tenons toutes et tous un cierge allumé dans la main, en laissant passer au milieu de nous la lumière du cierge pascal, symbole du Christ comme Lumière du monde.

Cela pour affirmer qu’au cœur de notre monde ou dans nos vies, les événements ont beau s’installer sous forme de drames ou de malheurs, il y a toujours la présence d’une lumière qui brille dans le noir, une lumière qui rassure, qui éclaire et qui réchauffe.

Un second constat concerne le tombeau vide. Il s’agit bien d’une absence réelle, d’un lieu totalement vide. Ce qui peut être signe de non-sens, d’absurdité. Un vide dont la réalité demande du courage pour l’affronter. C’est le courage de ces trois femmes, c’est le courage qui est le nôtre par notre volonté de nous réunir ici ce soir, comme nous le faisons chaque année. Mais cette année dans des circonstances difficiles, afin de témoigner de notre foi en la vie.

En réalité, ces trois femmes ont découvert que le tombeau vide n’était pas du tout vide, il était rempli de la présence de Dieu, de joie, de lumière et d’une folle espérance…

« Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée… », disent les deux anges à Marie-Madeleine, Jeanne et Marie, mère de Jacques ! C’est dans cette espérance que notre démarche de ce soir trouve tout son sens et que notre foi puise son fondement, faisant mémoire des paroles dites par Jésus et appelant tout chrétien à en témoigner.

Ce soir, nous nous réunissons pour célébrer non pas la mort, mais la vie. Nous ne célébrons pas la victoire de la haine, de la violence, mais bien la victoire de l’amour, du pardon, de la douceur, de la paix, de la justice et de l’espérance.

Ce soir, nous voulons dire que, dans l’Église, dans la vie de chacune et chacun de nous, de chaque être humain, les scandales, les situations de crise, de trahison, de manque de témoins crédibles, ont beau exister ou continueront à exister, cela n’est pas la fin de tout ni un constat d’échec. Jésus, par sa résurrection, nous réaffirme que l’impossible n’existe pas pour Dieu. La mort ou toute autre forme de mort, les ténèbres, les forces du mal, n’ont pas le dernier mot, c’est la vie et la lumière qui triompheront toujours.

Pour revenir plus précisément sur le rôle des femmes, le troisième constat est celui de leur présence dans le tombeau vide et… non la présence des hommes. Ici, il convient de souligner la foi et la conviction de ces trois femmes qui n’ont pas hésité à aller au-devant des faits et de témoigner face à l’incrédulité des Apôtres. Ceci nous montre l’importance du rôle et de la place de la femme, non seulement dans la société civile, mais aussi dans l’Eglise. Jésus n’a jamais voulu les réduire au silence. Pourquoi le tombeau vide s’ouvre-t-il en premier à des femmes ? Jésus voulait-il qu’elles propagent la nouvelle au monde ? Quel signe devrions-nous y voir ? Que serait devenu son message sans le courage et la foi de ces femmes ? Autant de questions qui doivent nous faire réfléchir sur l’importance des missions dévolues aux femmes…

Mais, avant tout, il est primordial de reconnaître et de confirmer la place importante qu’occupe la femme dans l’annonce de la résurrection de Jésus-Christ et dans la transmission de la foi et de sa Parole à la postérité.

Femmes de tendresse et de fidélité, aromates dans les mains, en route avant le lever du soleil, vous nous appelez, ce soir, à nous interroger sur la profondeur de notre foi et sur notre détermination à annoncer le Christ ressuscité autour de nous. Vous nous dites aussi que la vie est sacrée et précieuse, qu’elle a un sens, que le monde a un sens, que tout a un sens. Ce sont des merveilleux cadeaux ! Il suffit d’y croire et de se battre…

Wenceslas Mungimur