À quelques heures de son arrestation qui le conduira sur le chemin de sa passion, de sa mort et de sa résurrection, Jésus partage avec ses disciples un repas, qui prend les couleurs d’un repas d’adieu, dans une ambiance de tristesse. Jésus lègue à ses disciples, et à toute l’humanité, le trésor du sacrement de l’Eucharistie et le geste très significatif du lavement des pieds. Et il demande de bien faire mémoire de ces deux gestes et surtout de les mettre en pratique. C’est chaque fois avec joie que l’Église fait mémoire de ce message du Christ, non pas comme un fait du passé, mais un fait réel actualisé par la présence du Christ lui-même en chaque Eucharistie.

Au sujet du lavement des pieds, ce geste était accompli par les esclaves pour leur maitre. Jésus dit à ses disciples : « Je vous ai donné un exemple, faites de même. » De la part de Jésus, Maître et Seigneur, ce geste était non seulement inattendu, mais carrément impensable. Jésus veut leur faire comprendre qu’il s’agit d’autre chose que de reproduire des rites. C’est dans la vie de tous les jours qu’il faut se mettre au service des autres. En faisant cela, Jésus nous apprend que Dieu est celui qui se met au service des hommes et des femmes, pour les aider dans leur vie, dans leur réalité et dans leur vérité.

En fait, il s’agit d’effacer la saleté ramassée sur la route humaine, la pollution inévitable de nos parcours sociaux, familiaux …C’est en cela que nous devons imiter Dieu lui-même : en aidant les autres à retrouver leur intégrité et leur dignité. Pour parvenir à ce comportement serviable et attentif vis-à-vis de notre prochain, il faut que nous soyons imprégnés de cette attitude de Dieu, à partir de ces deux mots clés : Amour et Service. Oui, il nous faut aimer Dieu pour être à l’écoute de son précieux message pour l’humanité et être au service de celle-ci, à travers notre vie, nos engagements, nos relations … C’est ce que font les parents, les soignants, et surtout en ce temps de pandémie, les animateurs des mouvements de jeunesse, les visiteurs de malades et tant d’autres…Ils sont des milliers de femmes et d’hommes, bénévoles dans les paroisses et dans l’humanitaire.

Dans une société comme la nôtre, où la performance et la réussite sont de mise, un véritable danger menace certains métiers sociaux qui sont trop souvent dépréciés au profit d’autres, plus rentables financièrement, en oubliant l’indispensable solidarité entre les êtres humains. !

En définitive, la meilleure manière de faire mémoire du Christ, c’est la charité. Une charité qui va jusqu’au bout de nous-mêmes. Telle est la tâche qui nous est assignée. Notre monde en a tellement besoin ! Notre monde a besoin de nous, chrétiens, disciples et témoins du Christ.

Wenceslas Mungimur