Isaïe 60, 1 -6
Éphésiens 3, 2-3a.5-6
Mathieu 2, 1-12

Le Christ, l’Emmanuel, né à Bethléem, est venu pour tous les peuples, toutes les nations. Il est la lumière qui brille sur Jérusalem, comme le rappelle le prophète Isaïe, une lumière que Paul a aperçue et qui a également guidé les rois mages. Autrement dit, à la fête de l’Epiphanie, Dieu, par le Christ, se révèle à nous comme la lumière du monde. Il n’est donc pas une lumière brillant seulement pour un seul peuple ni rien que pour nous ici, et dont les autres seraient exclus. Non, Dieu est lumière pour l’humanité entière. Son éclat se transmet et jaillit même dans les ténèbres de ce monde. Et de ce fait, son Église n’est pas une Église-ghetto, refermée sur elle-même. Nos paroisses non plus ne sont pas des petites cellules closes.

L’Église est disséminée sur notre terre comme des points de lumière. Là où est le Christ, là est l’Église. Il est partout dans le monde d’aujourd’hui : dans des cultures différentes, des races différentes, des idéologies différentes. Il est avec les bouddhistes aussi bien qu’avec les athées. Il brille pour le monde, pour le salut de ce monde. Et nous, nous sommes dispersés dans ce monde hétéroclite et pluraliste pour son salut. Nous avons simplement à accueillir toutes celles et ceux qui nous entourent, nos concitoyens, non pas pour les convertir ou les faire entrer dans l’Eglise, mais pour accueillir leurs valeurs et contre-valeurs, pour les accueillir tels qu’ils sont, là où ils sont, pour ce qu’ils sont.

Voici une leçon et un chemin à suivre donnés aux chrétiens que nous sommes, nous qui avons célébré Noël dans la joie ! Nous ne pouvons jamais vivre repliés sur nous-mêmes, comme dans un ghetto, comme étant les seuls dépositaires de la vérité et en considérant les autres comme étant dans les ténèbres, dans l’erreur. Nous sommes invités à accueillir la lumière du Christ, la porter pour nous et pour les autres, dans ce monde de plus en plus pluraliste et en recherche. Il ne s’agit pas pour nous de nous situer dans une église close, mais d’être au cœur de notre univers, au milieu des gens comme des reflets humbles, tolérants et discrets de la Lumière du Christ, venu dans notre humanité.

Que notre joie soit grande en restant disposés à découvrir et à accueillir cette lumière qui vient d’en haut, pour nous visiter et nous éclairer au milieu de notre monde d’aujourd’hui. Et que cette lumière nous guérisse de nos craintes et de nos doutes qui, trop souvent, nous empêchent de nous ouvrir à la nouveauté que l’Emmanuel apporte dans notre vie. Cette nouveauté, c’est celle de sa lumière dont nous acceptons l’éclat en nous laissant transformer par elle. Non seulement pour notre bien, mais en la partageant avec tous nos frères et sœurs. Les rois mages l’ont accueillie et se sont laissé guider par elle pour trouver une réponse à leur recherche. Suivons leur exemple !

Wenceslas Mungimur
Saint Laurent – Virton