Après les fêtes de la Toussaint et de la commémoration des défunts, où il était question de l’après ici-bas de celles et ceux que nous avons connus et aimés, les textes d’aujourd’hui parlent justement de la résurrection des morts. Que sont devenus tous ces disparus ? Ressusciteront-ils vraiment ? La résurrection des morts est-elle réelle ? Comment se fera-t-elle ? Comment les choses se passeront-elles ? Que deviendrons-nous ? Comment sont-ils, celles et ceux qui ont quitté cette terre ? Ce sont là des questions que nous nous posons, que se posent nos contemporains, que les gens de toutes les époques se sont posées. C’est aussi la question qui est posée à Jésus, dans l’évangile d’aujourd’hui, par les Sadducéens, ceux dont il est dit qu’ils ne croyaient pas en la résurrection des morts. D’où la raison de leur question-piège à Jésus.

Il faut reconnaître que les interrogations sur la résurrection des défunts demeurent délicates depuis la nuit du temps. Les gens de toutes les époques se sont heurtés et se heurteront encore et toujours à cette question, aussi longtemps qu’elle sera vue, imaginée, réfléchie d’un point de vue purement humain. Par ailleurs, cette question restera épineuse tant qu’elle est de l’ordre d’une transposition de notre vie ici-bas, dans les schémas de notre interprétation et de notre compréhension des choses. En effet, la résurrection nécessite un autre regard, elle est d’un autre niveau, celui de foi et de la spiritualité. Un autre regard qui doit nous aider à percevoir les choses autrement que nous les imaginons avec nos idées et notre conception purement humaines.

La foi renvoie à Dieu et la résurrection des morts est un mystère qui relève de la foi en Dieu. Comme le dit Jésus, dans sa réponse aux pharisiens, si nous acceptons que notre Dieu soit un Dieu de la vie, qu’il est lui-même la Vie, alors nous comprendrons que tout ce qui vient de Lui relève de la vie et est un don de Dieu. Si nous avons une connaissance de l’intérieur, dans une rencontre personnelle avec Lui, nous vivrons dans une profonde intimité avec Lui. Et c’est grâce à cette communion que nous nous laisserons guider par la force et la lumière de son Esprit. Celui-ci nous guidera et nous aidera à discerner cette vie divine, ainsi que sa présence en nous et autour de nous. L’Esprit-Saint nous donnera cette joie, non seulement d’accueillir et de vivre cette vie divine, mais surtout d’expérimenter dès ici-bas le germe d’éternité présent en chaque créature humaine, comme prélude à la résurrection. Croire en l’éternité de Dieu, à qui rien n’est impossible, c’est croire aussi en la force de l’amour et de la vie qui est en Lui et qu’Il transmet à chacun de ses enfants.

C’est aussi reconnaître et professer qu’il est un Dieu qui nous destine à la participation à sa vie divine. Il est le Dieu des vivants. Comme il est écrit dans les Écritures, s’il est le Dieu d’Abraham, de Moïse, d’Isaac, de Jacob, c’est que ceux-ci, bien que morts, sont vivants à jamais.et pour toujours. Ce mystère inaccessible au raisonnement humain ne peut être accepté que dans la foi et la confiance.

Wenceslas Mungimur Saint-Laurent/Virton