Toutes les histoires racontées dans la Bible ne sont pas des contes de fées rédigés pour nous endormir. Elles ne sont pas non plus un récit détaillé de faits historiques d’une époque ou d’un peuple.

Elles sont avant tout notre histoire, l’histoire de notre humanité ! En effet, nous pouvons nous retrouver en chacune d’elles. Ces récits bibliques nous décrivent comment Dieu nous parle encore aujourd’hui. Nous avons tous en nous quelque chose d’Abraham, d’Isaac, de Moïse, d’Elie, de Jésus ou encore de bien d’autres témoins bibliques.

Comme nous l’avons entendu dimanche dernier, Dieu établit une alliance avec chacun et chacune de nous, au jour le jour, mais également dans toute la durée de notre vie. Son alliance avec l’humanité est éternelle ! Il est d’une fidélité indéfectible et sa présence nous accompagne toujours, même à travers les turpitudes de nos vies, dans les moments de joie comme dans les moments de peine. Même et surtout quand nous sommes confrontés à toutes sortes d’épreuves, celles qui nous font croire qu’Il n’est pas là, celles où nous sommes éprouvés, bousculés dans ce que nous avons de plus précieux, comme la rude expérience d’Abraham.

Comment croire qu’il est toujours présent lorsqu’on assiste impuissant aux crimes perpétrés contre des innocents, des femmes, des enfants, des familles entières massacrées sur les autels du pouvoir, de l’argent, des dictatures, de la haine, du terrorisme, de la barbarie ?

Dieu est toujours là et il souffre avec nous devant toutes ces atrocités de notre monde. Malgré nos désarrois, il nous faut ajuster notre regard, extérieur comme intérieur, et apprendre à décoder les signes de sa présence, à entendre son message, ce qu’il veut nous dire dans l’immédiat ou dans la durée. Parce que son alliance se perpétue de génération en génération.

Certains chrétiens ont donné le témoignage de sa présence dans des situations aussi terribles que les camps de la mort. S’il nous arrive de douter de cette présence et de nous éloigner de Lui, alors nous avons besoin d’être éclairés dans notre foi, dans notre démarche spirituelle, pour finalement redire avec saint Paul : « Frères, si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Rom. 8, 31b

Prions dans la foi pour que rien ni personne ne puisse briser cette relation au plus intime de notre être.

Et ce temps de Carême nous donne l’occasion d’aller à la rencontre de ce Dieu qui nous attend et donne sens à notre vie. Quarante jours de réflexion en profondeur pour nous laisser transfigurer par la Parole de Dieu, pour accueillir la lumière qui éclaire nos cœurs sur ce que nous sommes réellement et ce que nous pouvons faire de notre vie : dans nos relations avec ceux qui nous entourent, ceux que nous connaissons et ceux que nous pouvons apprendre à mieux connaître. Ce temps de carême m’invite donc à mourir à moi-même, à mon amour propre, à mon égocentrisme, pour oser dresser trois tentes : une pour Dieu, une pour les autres et bien sûr une pour moi-même.