Après le temps fort de l’Avent et de Noël, nous reprenons avec le temps ordinaire. Aujourd’hui, c’est le deuxième dimanche ordinaire de l’année liturgique A. Les textes qui nous sont proposés reviennent une fois de plus sur le baptême de Jésus. Dans l’évangile de saint Jean, Jean-Baptiste donne son témoignage sur Jésus. « En ce temps-là, en voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » Jean poursuit et dit qu’il ne connaissait pas Jésus auparavant. C’est pour lui, dit-il, que je suis venu baptiser et c’est sur lui que j’ai vu descendre l’Esprit qui m’a déclaré : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, Celui-là baptise dans l’Esprit…Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

Et pourtant, Jean, comme cousin de Jésus, devait avoir eu beaucoup d’occasions de rencontrer Jésus et de le connaître ! Il est même écrit, dans l’évangile, que lors de la rencontre de leurs mamans, Elisabeth et Marie, deux cousines, Jean a tressailli d’allégresse dans le sein de sa mère. Autrement dit, Jean et Jésus ont dû se rencontrer et se fréquenter, durant les 30 ans de ce que l’on peut qualifier de vie privée de Jésus. Il devait savoir qui il était. Mais pourquoi donc Jean dit-t-il qu’il ne le connaissait pas auparavant ? De quelle connaissance parle-t-il exactement ? On peut penser que Jean parle de sa connaissance de Jésus comme le Messie attendu. Même lorsqu’il est arrêté et emprisonné, il ne manquera pas de s’interroger à nouveau sur Jésus. Que faut-il entendre par les questions de Jean ? S’agissait-il d’une simple vérification, face à sa souffrance et au doute sur sa mission ? Ou une manière à lui, Jean Baptiste, d’inviter ses disciples à rencontrer le Messie et à le reconnaitre par eux-mêmes ?

Il n’est sûrement pas exclu que les deux personnages se soient déjà rencontrés. Peut-être Jean ne connaissait-il pas Jésus comme Fils de Dieu et Messie. Au-delà de ce qu’il savait de Jésus, il lui fallait une aide venue d’en haut, celle de l’Esprit-Saint, pour accéder à une connaissance intérieure et spirituelle de Jésus. Une lumière d’en haut qui finalement lui ouvrira la voie de l’intelligence du cœur pour se rappeler et comprendre les prophéties antérieures, comme celle d’Isaïe. Saint Paul, lui aussi, pensait connaître Dieu, mais il est également passé par cette conversion du cœur pour savoir qui était vraiment Jésus.

Nous aussi sommes invités à nous questionner sur nos illusions ou sur ce que nous pensons être nos connaissances sur Jésus. Nous devrions, par humilité, par souci de foi et de vérité, demander à Dieu lui-même, incarné dans nos vies et notre monde, de nous introduire dans le mystère de sa vérité et de sa divinité. La seule voie pour y arriver, c’est l’abandon dans la prière et faire en sorte de laisser Dieu entrer en nous pour nous éclairer et de nous guider. Jésus nous rejoint dans notre vie pour nous permettre de mieux connaître Dieu et de vivre une vraie communion avec Lui dans la foi en sa Parole.

Wenceslas Mungimur Saint-Laurent/Virton