Aujourd’hui, nous fêtons Marie et nous affirmons son Assomption et sa glorification. Fêter Marie relève d’une fête très populaire et universelle. Une fête qui rejoint la diversité de nos cultures et de nos dévotions. Son nom est porté par des milliers de personnes dans des régions chrétiennes. Beaucoup de pays, de villes sont placés sous sa protection, des églises, des chapelles lui sont dédiées. Elle qui est qualifiée d’évangile vivant, elle parle et elle a chaque fois un message à transmettre. Elle a une capacité extraordinaire à se démultiplier. On ne peut recenser les milliers de représentations que les artistes en ont faites. Elle fait prier les fidèles des nations du monde entier qui se reconnaissent en elle.
Depuis plus de 2000 ans qu’on la connaît, on peut dire que Marie n’a pas pris une ride. Elle est toujours représentée, dépeinte en jeune femme, selon l’originalité de chaque peuple. Avec des cheveux blonds en Allemagne, châtains en France et noirs en Italie, des yeux bridés en Asie et la peau noire en Afrique. Ceci prouve combien Marie est à la fois la mère de Dieu dont elle reflète la sérénité, mais aussi la sœur des croyants dont elle reflète la diversité. Nous croyons qu’elle est apparue à Lourdes, à Beauraing, à Banneaux, à Fatima, au Guatemala, au Rwanda…un peu partout dans le monde. L’histoire nous apprend, d’ailleurs, qu’il existe des milliers de récits d’apparitions mariales depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. Le nom de Marie est prononcé par des malades, des pauvres, des hommes et des femmes ravagés par l’angoisse. A Lourdes, par exemple, ils sont légion ceux et celles qui s’y rendent et attendent d’être soulagés par l’intercession de Marie.
Pourquoi Marie ? Pourquoi a-t-elle ce privilège ? Quels sont ses atouts ? Il faut reconnaître que Marie n’est pas tombée du ciel. Elle est née dans une famille humaine et a vécu comme tout humain. Elle a sûrement été initiée dès son enfance, dans sa famille, au mystère de Dieu. Elle a su accueillir ce mystère et se laisser transformer et guider par lui. Non seulement, elle a évolué dans l’intimité de ce mystère, surtout dans la relation avec son Fils, mais elle a su révéler la réalité de ce mystère à son entourage et à toute l’humanité. Sa visite à sa cousine Élisabeth est un des exemples du partage de ce mystère divin.
Les mérites de Marie, c’est d’avoir en quelque sorte matérialisé le contenu du mystère divin, de l’avoir concrétisé dans sa vie quotidienne et dans ses différentes relations avec ses contemporains. Grâce à cette communion, Marie a su prendre de la hauteur pour apprécier à sa juste valeur et chanter la grandeur de l’amour de Dieu et la ferme promesse de salut à toute l’humanité. Elle pouvait aussi prévenir contre ce qui pouvait s’opposer à cet amour de Dieu, comme l’orgueil des humains et de leurs folies de grandeur. Et toujours en évoluant à l’ombre de cette intimité divine et devant tant de misères, Marie a aussi compris la nécessité d’intercéder sans cesse en faveur de l’humanité. C’est ce qu’elle fera aux noces de Cana et en beaucoup d’endroits. Et c’est ce qu’elle continue de faire jusqu’à nos jours.
Et nous aujourd’hui, acculés parfois par certains événements inquiétants de notre monde et de notre vie, face à nos interrogations et nos hésitations, soyons réceptifs pour entendre l’Ange du Seigneur nous dire : « Rien n’est impossible à Dieu ». À cette fête de son Assomption, faisons, nous aussi, l’expérience de ce Dieu-Amour, vivons dans son intimité et essayons de le concrétiser dans le quotidien de notre vie. Avec Marie, renouvelons notre confiance en Dieu et chantons aussi avec elle les merveilles de Dieu.
Wenceslas MUNGIMUR
Saint-Laurent/Virton