Entre l’Ascension et la Pentecôte, nous prenons connaissance de la grande prière de Jésus, appelée la prière sacerdotale, avec elle il prie pour ses disciples et pour tous ceux et celles qui se joindront à lui en adhérant à son message. À l’Ascension, il mettait un terme à une certaine présence parmi eux, sa présence physique, si l’on peut dire, en les invitant à endosser la responsabilité d’entreprendre la mission qui leur est confiée. Pour mieux réaliser cette mission, ils doivent faire confiance à la parole de Jésus lorsqu’il leur promet d’être avec eux et parmi eux jusqu’à la fin des temps.

Jésus sait qu’ils ont besoin d’une aide, d’un défenseur, pour mieux comprendre et accomplir cette mission. Cette aide est celle de l’Esprit-Saint. Aujourd’hui, Jésus prie pour que ses disciples soient ouverts et disponibles pour faire émerger en eux et autour d’eux les dons et les fruits de l’Esprit-Saint…. Forts de ces dons et de ces fruits ils pourront être crédibles, devenir des évangiles vivants et porter des bons fruits auprès de celles et ceux vers lesquels ils sont envoyés. Ils sont avec eux dans le monde. Ce monde qu’ils doivent accueillir comme don du Ciel, pour y vivre et y travailler dans l’esprit de ce Dieu créateur et dans la continuité de son plan pour l’humanité. Ils y seront et y vivront comme des levains dans la pâte. Jésus sait qu’avant d’entreprendre ce renouvellement en s’engageant et en travaillant dans le monde, pour ses frères et sœurs, tout disciple doit d’abord commencer par se transformer lui-même, et se convertir à la Parole et à l’Esprit de Dieu.

C’est à ce prix-là qu’un disciple sera dans une communion profonde et permanente avec Dieu-Trinité en étant, en toute circonstance au même diapason que l’Esprit-Saint. Quand Jésus prie, il n’est pas devant une situation ni devant un avenir incertain. Il est sûr de la victoire définitive sur toutes les forces du mal qu’il a acquise une fois pour toutes sur le bois de la croix . Il sait que son Église est désormais fondée sur le roc et qu’elle subsistera d’âge en âge, malgré tous les aléas de l’Histoire. Par sa prière, Jésus demande à son Père d’aider ses disciples pour qu’ils adhèrent à ce message et à cette réalité. Il prie pour qu’ils aient en eux la force de l’Esprit-Saint qui les mènera à la vérité de ce message et à cette victoire. Dotés de cette vérité et habités par la force de l’Esprit-Saint, ils vivront dans l’espérance, dans le monde en l’aimant et en œuvrant pour sa protection et son renouveau. Ils y vivront en hommes et femmes éclairés et avertis. Ils n’y seront pas dans la méfiance ni la haine ni l’exclusion ni encore le mépris. Ils accueilleront ce monde comme l’œuvre de Dieu et combattront toutes les puissances maléfiques et destructrices.

Aujourd’hui, l’heure est venue pour reconnaître et célébrer la victoire de Dieu, de son amour au cœur de notre monde. Aujourd’hui, il est temps d’admettre la présence de Dieu en son Eglise fondée depuis des siècles par le Christ et qui demeure contrairement à toutes les mauvaises prédictions, le fatalisme, le défaitisme par rapport à son égard…Cette Église a traversé des crises énormes en son sein, elle a été confrontée aux forces du mal…, mais elle est toujours là et continuera à subsister. Elle est et restera la garante et la gardienne du message universel du Christ.

Aujourd’hui encore notre foi et notre espérance sont sollicitées et mises à rude épreuve devant toutes les situations de crise, de troubles et de comportements funestes que traverse l’Église comme le traverse aussi notre monde. Notre foi et notre espérance nous permettront de vivre dans ce monde non de manière excentrique ni de façon arrogante, ni en se montrant comme des donneurs de leçon, ni comme des maîtres détenteurs des vérités, mais simplement comme des levains dans la pâte, de manière discrète et efficace. Notre présence ne doit pas être une présence pédante qui s’impose, qui écrase, qui juge et empêche l’épanouissement et la liberté de celles et ceux qui nous entourent… Mais plutôt une présence qui se met à l’écoute, qui responsabilise et touche le fond du cœur des femmes et des hommes que nous côtoyons.

Wenceslas Mungimur