Les textes de ce dimanche sont la suite logique de ceux de dimanche dernier, où, dans l’évangile, Jésus se disait la Vigne, nous les sarments et son Père le Vigneron. Aujourd’hui, Jésus nous demande de demeurer en Lui et dans son amour, comme les sarments attachés à la Vigne. Demeurer en lui et de manière définitive, cela n’est possible que dans la mesure où nous restons greffés à lui. Une greffe est faite pour toujours. Il ne s’agit pas d’une rencontre d’un moment ni d’une relation aléatoire qui subsiste un certain temps et disparaît ensuite. Mais plutôt d’une relation tellement vitale, tellement salutaire qu’elle est scellée pour toujours et demeure à jamais.

Pour comprendre cette relation définitive, il suffit de prendre l’image de la greffe d’une plante. Celle-ci ne réussit que dans la mesure où des incisions sont faites sur les deux parties de telle sorte qu’elles se joignent l’une à l’autre afin de laisser passer la sève de part et d’autre. Ce n’est que de cette façon-là que la greffe peut tenir et que les deux parties fusionnées deviennent finalement une seule plante, une seule vie afin de porter des fruits. Il en est de même dans la relation à laquelle Jésus nous invite. Celle-ci ne peut tenir, réussir et porter des fruits que dans la mesure où il y a une véritable communion, à l’image de celle qu’il vit avec son Père. Dans cette communion, il se dit être dans le Père et le Père en Lui et cela leur permet de donner naissance à une autre communion, celle avec l’Esprit-Saint, par laquelle ils produisent des fruits de foi, d’amour, de charité, de justice et de paix dans le monde.

Jésus nous invite à accueillir en nous cette communion et à la laisser s’installer et demeurer en nous, pour que, à notre tour, nous produisions du fruit et en produisions encore davantage. Avant que cette communion ne porte ses fruits, elle doit d’abord commencer par nous nourrir, nous qui la recevons. Et c’est forts de cette nourriture spirituelle de foi et d’amour, de cette sève spirituelle, que nous serons à même de nourrir les autres et les aider à porter du fruit à leur tour. Si toute l’humanité bénéficie des fruits de cette communion, les Apôtres en ont été les premiers messagers par qui Jésus nous l’a fait connaitre.

Au départ un peu perdus et embrouillés en eux-mêmes, loin de vivre ou de comprendre cette communion, les Apôtres se sont peu à peu transformés et ont trouvé le courage de témoigner de leur adhésion à cette communion de Jésus avec son Père et l’Esprit-Saint. Grâce à cette adhésion, ils demeurent non seulement dans cette communion, mais ils nourrissent ceux qui viennent à eux avec les fruits de celle-ci. Ils les discernent même qui les précèdent chez les autres, même chez les païens. C’est le cas de Pierre qui le constate lors de sa visite chez le centurion Corneille. Ou encore de l’Apôtre Jean qui exhorte ses contemporains à faire la même expérience que lui, celle de vivre et de partager cette communion avec Dieu, car Dieu est Amour.

À nous aussi, c’est à cette même communion que nous sommes invités, pour avoir en nous cette sève spirituelle d’amour qui vient du Père, grâce à laquelle nous aurons accès au mystère de la résurrection et ferons vivre ce mystère auprès de notre entourage.

Wenceslas Mungimur