La vie de Job, faite de souffrance, me rappelle et me renvoie à toutes les souffrances humaines, personnelles, autour de nous et un peu partout dans le monde. Souffrances de maladies de tout genre, physiques, psychiques, morales, douleurs lors de décès de proches, souffrances liées à la misère sociale, économique et politique. Souffrances par la perte d’emploi, de chômage, celles d’enfants sans école, obligés de travailler ou de jeunes filles et garçons obligés de livrer leur corps pour gagner leur vie. Souffrances entraînées par des guerres qui font déplacer des milliers d’hommes et de femmes vers des terres inconnues ! Et aujourd’hui, à cette longue liste s’ajoute la pandémie Covid19 qui cause tant de misères et de souffrances à toute l’humanité.

Comme toujours, la grande tentation est de se demander : et Dieu là-dedans, celui que nous prions, vers lequel nous nous tournons, celui qui nous rassemble ce matin : Quel est son rôle ? Où se trouve-t-il ? Que fait-il ? Pourquoi garde-t-il le silence ?
Le psaume d’aujourd’hui esquisse une partie de réponse : Dieu guérit les blessures de l’homme. Il n’est pas insensible à la souffrance de l’homme. Cette empathie de Dieu se concrétise dans le geste posé par Jésus dans l’Évangile, avec la guérison de la belle-mère de Pierre, ainsi que de beaucoup d’autres malades sur son passage. Il proclame la Bonne Nouvelle venant de Dieu, son Père qui ne veut pas que l’homme souffre, mais qu’il se tienne debout. Et ce n’est pas par hasard que tout commence par la maison de Pierre, que Jésus choisira comme fondation de son Église. La maison de Pierre représente ainsi cette Église à laquelle nous appartenons et la belle-mère de Pierre est le symbole des membres de cette Église, avec ses souffrances, ses fièvres, ses angoisses, ses doutes, ses coups de colère….

Comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, nous sommes invités à découvrir le bienfait de cette Bonne Nouvelle pour nous et pour nos contemporains. « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile », dit-il ! Malheur à nous, si nous n’en faisions pas autant ou que nous gardons pour nous-mêmes cette Bonne Nouvelle, ou encore si nous la taisons tout simplement. Devenons témoins de cette Bonne Nouvelle et proclamons-la en paroles et en actes. Même si elle est aujourd’hui décriée, le pape François invite les hommes à devenir les artisans de la mondialisation de la solidarité et de la fraternité. Lui qui parle d’un rêve de fraternité universelle à construire tous ensemble.

Cette fraternité, c’est celle du soutien mutuel, d’écoute profonde de toutes souffrances, d’entraide, de solidarité et de communion dans la prière.

Wenceslas Mungimur

Paroisse saint Laurent de Virton.