L’évangile de dimanche dernier, troisième dimanche de Pâques, soulignait le mystère qui entourait l’annonce de la résurrection. Seule une relation de communion et une rencontre personnelle de notre part avec le Ressuscité peuvent nous introduire dans la vérité de ce mystère. La rencontre et la conversion de cœur nous permettent de vivre dans l’intimité de l’amour de Dieu incarné par le Christ ressuscité. Elles nous permettent aussi de découvrir son cœur de Bon Pasteur, c’est-à-dire de celui qui nous connaît, qui nous aime, qui veut nous guider vers le bonheur et nous sauver.

En ce quatrième dimanche de Pâques, Jésus nous dévoile son cœur de bon pasteur qui connait ses brebis, les appelant chacune par son nom. Ses brebis, dit-il, reconnaissent sa voix, l’écoutent et le suivent aisément. Il leur apporte la vie et leur ouvre la voie à la vraie liberté des enfants de Dieu. Il les sort de l’enclos et les mène vers de vrais et nourrissants pâturages en déclarant qu’il veut les aider à faire éclater toutes les portes d’enfermement et de manque de liberté en leur offrant la vraie autonomie et le vrai bonheur.

Aujourd’hui, il est difficile d’évoquer cette image de bon pasteur. Il serait plus indiqué de parler de bon chef, de bon leader, de bon maître, pour parler d’une personne responsable et efficace qui accomplit bien son travail. Parmi ces bons chefs, il y en a qui exercent leur travail non seulement de manière professionnelle, mais aussi avec cœur, amour, dévouement et don.

Quand Jésus se dit Bon Pasteur qui connaît et aime ses brebis, il le dit en connaissance de cause. Il sait qu’il donne à ses brebis de vivre et de partager avec lui la même communion et la même intimité. Et c’est de cette manière que les brebis, elles aussi, conscientes de cet amour, le recherchent et l’adoptent, lui, le maître, en lui obéissant et en le suivant. Le bon pasteur aime ses brebis non pour lui-même ni pour son amour-propre, mais pour elles-mêmes, pour leur bien et leur bonheur. Il les libère de toute emprise du mal, en les préparant à devenir, elles aussi, des veilleurs et des éveilleurs les uns pour les autres, des pasteurs à son image.

C’est cette mission qu’il a confiée hier aux disciples, c’est la mission qu’il confie aujourd’hui à chacune et chacun de nous, là où nous nous trouvons. Celle d’être des témoins de cet amour et de cette sollicitude de bon pasteur auprès de nos frères et sœurs. Il ne s’agit pas de veiller sur eux en maîtres ni en chefs qui imposent aux autres des fardeaux impossibles à porter, ni encore en dissociant nos paroles de nos actes. Non ! Il s’agit d’une mission entreprise dans la foi, le service, la fraternité et la solidarité. Avec cœur, dévouement et don de soi, à l’exemple du maître ou du Bon Pasteur lui-même. Vivre de cette façon-là donne à celles et ceux qui nous entourent et vers lesquels nous sommes envoyés la possibilité de nous écouter, mais aussi de découvrir et d’entendre Jésus lui-même, le Bon Pasteur.

En ce week-end où il nous est demandé de prier pour les vocations, toutes les vocations, demandons à notre Seigneur, lui le Bon Pasteur, d’introduire les femmes et les hommes de notre temps dans l’intimité et la communion de sa vie et de sa vocation, pour que tous, dans nos vocations multiples et variées, nous veillions les uns sur les autres en suivant son exemple et toujours en communion avec lui.

Wenceslas Mungimur