Les textes de ce dimanche sont riches en images et en paraboles pour illustrer des messages qui se trouvent dans ces métaphores. Ces messages nous sont adressés à tous, sans distinction. Chaque auditeur, selon sa propre situation, peut s’y retrouver d’une façon ou d’une autre. Chacun de nous est riche, matériellement, physiquement, intellectuellement, moralement et spirituellement. Mais comment gérons-nous ces richesses et quel profit essentiel en tirons-nous ? En revendiquons-nous le monopole, sommes-nous intéressés au titre de dépositaires et de garants ? Ou au titre de gérants ou intendants appelés à rendre compte, comme il en était question dans l’évangile de dimanche dernier ? Ou encore sommes-nous touchés comme des ‘Lazare’, c’est-à-dire aidés par Dieu, reconnaissants vis-à-vis de la gratuité de son amour ?

Pour revenir à l’évangile de ce dimanche, Jésus se trouve devant un groupe de gens qui prétendent tout savoir, imbus d’eux-mêmes, croyant se suffire et comblés avec leurs richesses, un peu indifférents vis-à-vis du pauvre et du malheureux. Ils ressemblent à ceux que le prophète Amos décrit : « … ceux qui vivent bien tranquilles dans Sion, et ceux qui se croient en sécurité sur la montagne de Samarie. Couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans, ils mangent les agneaux du troupeau, les veaux les plus tendres de l’étable ; ils improvisent au son de la harpe. »

Jésus, par ces images, montre combien leur choix ne relève que de l’éphémère, du périssable ou encore de la vanité humaine, contrairement au choix essentiel qui est celui de l’abandon confiant entre les mains du Seigneur, maître du temps et de l’histoire. Un choix qui ouvre la voie à l’infini et à l’éternité, en acceptant de se faire aider par Dieu

Ainsi, avec Dieu, l’Eternel, la vie ne s’arrête jamais, même si ‘il y a du périssable en son sein, des manques et de l’indigence en elle. Elle se renouvelle et renaît indéfiniment. Ici, il est question de bon sens, d’ouverture la plus large possible, de responsabilité et de partage. Nous savons que ce que nous sommes et possédons relève d’un don et nous ne pouvons être que des relais et des passeurs. Contrairement à l’imbu obtus qui se renferme en lui-même, jouissant de son opulence et de ses richesses et qui finit par mourir dans la solitude de son ego, le pauvre, lui, continue auprès de l’Éternel, ce qu’il a déjà commencé et entrepris ici-bas.

Puissions-nous faire nôtre l’appel lancé par Saint Paul à Timothé, qu’il qualifie d’‘homme de Dieu’. Nous sommes tous appelés à être des ‘hommes de Dieu’, vivant dans ce monde et en action de grâce vis-à-vis de notre Dieu qui en est la source. Mais aussi en assumant notre engagement au service des pauvres, des démunis, des marginaux, des étrangers, comme le Christ l’a fait tout au long de sa vie en humanité. Wenceslas Mungimur Paroisse Saint-Laurent – Virton