Ce premier dimanche de carême nous invite à revisiter l’Alliance que Dieu a faite avec son peuple, nous rappelant en même temps celle qu’il fait avec chacune et chacun de nous.
Aussi l’occasion nous est-elle donnée de nous en souvenir, nous rappeler les termes de cette alliance et à examiner où nous en sommes par rapport à elle. Cette Alliance est une alliance de paix, d’amour, de justice et de joie. Elle est établie pour notre bonheur et notre salut.

Si du côté de Dieu, cette alliance est définitive et d’une fidélité indéfectible, du côté de l’homme, l’alliance traverse très souvent des moments d’inconstances, de trahison et d’infidélité en permanence. Mais cela n’entame nullement la patience, l’engagement et la bonté du cœur de Dieu envers l’homme. Dieu lui exprime toujours sa confiance et repart chaque fois à sa recherche lorsque l’homme s’égare loin de lui.

Cet homme dont il est question, c’est chacun d’entre nous, mais c’est aussi l’homme de tous les temps, depuis Adam et Ève, en passant par Noé, jusqu’à nous aujourd’hui. On peut dire que c’est une alliance par laquelle Dieu a toujours réussi à écrire droit avec des lignes courbes. Parce qu’elle est souvent passée par beaucoup de turbulences, de remises en question, de coupures du côté de l’homme. Mais l’essentiel, le fondement de l’Alliance voulue par Dieu ont toujours pris le dessus sur ces turpitudes afin de rester inscrites dans le cœur de l’humanité à jamais.

Aujourd’hui, en entrant en carême par le rappel de cette alliance, nous voulons rafraîchir notre mémoire tout en sachant que rien n’est nouveau sous le soleil. Autrement dit, nous ne sommes pas si différents de celles et ceux qui nous ont précédés et qui ont connu et vécu des trahisons et des infidélités vis-à-vis de l’alliance de Dieu. Nous ne sommes pas non plus à l’abri des catastrophes, des scandales, des épidémies, des guerres ni de toutes sortes de tentations qui ont toujours entrainer des comportements ambigus entre le rapprochement ou l’éloignement de l’homme dans sa relation avec Dieu.

En ce jour, nous sommes invités à nous replonger au temps de Noé, à nous inspirer de sa confiance en son Dieu et à faire de son combat notre combat, lorsque parfois nous sommes également acculés par toutes sortes de tentations. L’exemple de Noé nous montre qu’il est toujours possible de trouver une solution en faisant confiance à Dieu. Et cela, quelles que soient les tentations et la remise en question de la place de Dieu dans notre vie et notre monde…Il suffit de se tourner humblement vers Lui !

Le modèle de ces tentations sont bien résumées dans l’évangile d’aujourd’hui, les tentations de la vie facile sans aucune épreuve, tentation du pouvoir et de la possession. Et Jésus, en sortant vainqueur de toutes ces tentations, nous montre l’exemple et nous ouvre à nous aussi la voie vers un combat dans lequel nous avons toutes les armes pour en sortir vainqueur. Ces armes, c’est notre confiance, notre communion avec Dieu, mais elles sont aussi notre foi et notre espérance en la Parole de Dieu incarnée en Jésus venu dans notre humanité. Avec Jésus, nous savons que là où il est passé, nous passerons, nous aussi en suivant le même chemin. Il a pris sur lui le poids de nos péchés et de nos souffrances, nous facilitant ainsi la tâche.

Quand nous croulons sous le poids de tant et tant d’épreuves, comme la misère sous toutes les formes que traverse notre monde actuellement, nous ne devons pas céder au découragement ni à la révolte contre Dieu et contre nos frères et sœurs. Nous devons au contraire relever la tête, garder le cap et aller de l’avant. Concrètement, inspirons-nous des modèles de toutes les associations humanitaires qui aujourd’hui, face à toutes les misères que traverse notre société, mettent sur pied beaucoup d’initiatives pour venir à bout de ces dénuements en travaillant en faveur de la dignité et du respect de toute personne humaine. Nous pensons également au courage de tout le personnel soignant et autres dans nos hôpitaux en ces mois difficiles de pandémie.

Wenceslas Mungimur, Saint-Laurent Virton