On peut réagir différemment à la parabole du semeur. Elle peut être considérée comme une histoire idiote, de gaspillage. Elle peut aussi être considérée comme merveilleuse. Le semeur ne ménage pas sa peine. Il espère et croit en son travail. Il faut se rappeler que lorsque Jésus parle, il veut toujours nous parler de son Père qui n’est pas maladroit, mais généreux, qui donne sans compter, qui croit en nous et en notre capacité à accueillir sa parole jetée partout sur la terre, à tout homme et ce, quelle que soit sa capacité à l’accueillir. Il parle du don de Dieu qui est sans mesure, avec l’assurance de l’efficience et de la fécondité de l’Évangile. Le semeur sème largement et Jésus fait de même. La semence est abondante, même si une partie se perd à cause du terrain peu favorable.

Comme chrétiens, nous pouvons nous retrouver comme des grains de blé que Dieu veut répandre partout sur la terre. Nous ne devons pas rester enfermés dans nos greniers bien au chaud, au milieu des autres grains de blé tous plus frileux les uns que les autres. Notre vocation, comme le grain de blé, consiste à devenir de beaux épis, pour donner à notre tour du fruit. Mais pour cela, il faut accepter de quitter le petit confort du grenier pour être jetés en terre, dans l’humilité, pour renaître à la vie et donner un bel épi. Il n’y a de réelle croissance et fécondité que si l’on accepte son sort de grain de blé et de devenir un épi vivant au grand air et portant du fruit. Comme il est dit dans l’évangile de St Jean : « Je vous ai choisis afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. » (Jn 15, 16)

Comme le dit le prophète Isaïe, laissons la Parole de Dieu agir en nous. Oui, comme la pluie, cette Parole est nécessaire à la germination de nos vies. Comme la terre est abreuvée et fécondée par la pluie, ainsi la Parole de Dieu abreuve, irrigue et désaltère notre espace intérieur pour que nous devenions féconds. Notre prière est pour notre planète, elle est aussi pour les agriculteurs, qui sont parfois victimes du non-respect de notre environnement. Seule la parole de Dieu peut nous aider à changer nos cœurs et nos mentalités, pour que soit aussi engagée notre responsabilité de la sauvegarde de notre planète. Wenceslas Mungimur Saint-Laurent/ Virton