Le message de ce dimanche est dans le prolongement de celui entendu dans l’évangile du 13e dimanche du Temps Ordinaire. Si hier, dans l’envoi en mission, le Christ s’adressait à un cercle restreint de disciples, aujourd’hui il s’agit d’un cercle plus élargi, celui de 72 personnes. C’est un chiffre symbolique, qui rappelle l’universalité, parce qu’à cette époque-là on pensait que le monde comprenait 72 nations. Avec les 72 disciples désignés, Jésus signifiait donc que leur mission concernait tout le monde et s’adressait à tous.
Aujourd’hui, cette mission concerne tous les chrétiens et leur responsabilité pour la transmission du message du Christ. Ce n’est pas une mission réservée à quelques-uns, pendant que d’autres se comportent en spectateurs, mais ce sont tous les chrétiens qui sont appelés à mettre la main à la pâte.

Jésus ne dit pas d’aller convertir les gens, ni de les convaincre par des discours, mais il leur demande simplement d’être une présence dont les bonnes actions peuvent interpeller et stimuler la conversion. Pas de consigne doctrinale ni de contenu de la foi, mais simplement des comportements concrets : l’habillement, les bagages, la manière d’entrer en contact avec les gens. Non pas en faisant du prosélytisme, ou en parlant et en agissant comme si l’on avait le monopole de la semence de la foi, de la vérité, de la justice ou de la paix. Mais aller vers les autres, afin de les aider à découvrir la moisson qui est là, qui nous précède. Il ne s’agit pas de croiser les bras, mais de travailler pour la manifestation de cette moisson.

Pour les gens et auprès d’eux, nous ne pouvons qu’être une présence communicative de cette moisson. Cette présence se concrétise à travers la paix, l’amour, le bien et l’espérance que nous leur communiquons, sans leur imposer quoi que ce soit, mais en laissant Dieu faire le reste. Notre monde a tellement besoin de paix, non pas la paix des armes, mais plutôt la paix de Dieu qui est notre Père … « On saura que vous êtes mes disciples, nous dit Jésus, si vous vous aimez les uns les autres ». Jésus nous invite à nous insérer dans la vie des gens, à être proches de ceux et celles qui souffrent, à accompagner ceux et celles qui sont dans la solitude, le malheur. La moisson ; c’est la Bonne Nouvelle en action, dont le but est de faire reculer le mal, soulager, guérir, faire preuve de solidarité humaine. Le christianisme est plus une religion d’entraide, de fraternité, de partage qu’une religion de vœux pieux et de préceptes.

Dans son évangile, le Christ nous rappelle que nous sommes envoyés en mission, non pas pour récolter des succès, mais parce que nous sommes aimés de Dieu, parce qu’il nous précède en tout et que sa moisson est abondante et universelle. Jésus nous demande de témoigner de son message d’Amour autour de nous, au-delà et plus fort que le mal.

Wenceslas Mungimur/Saint Laurent – Virton