Dimanche dernier, nous écoutions la parabole de la semence et de sa croissance. Une semence, comme une œuvre de Dieu, qui, une fois mise à terre, continue sa croissance indépendamment de nous. Aujourd’hui, Jésus dans le miracle de la tempête apaisée, révèle encore un peu plus la puissance et le mystère de Dieu dans la nature et dans ses œuvres.

Beaucoup de symboles accompagnent ce miracle. Le premier symbole, c’est celui de la traversée, du déplacement, du mouvement, de l’ouverture vers l’inconnu. De ce fait, il faut embarquer et aller vers des terres païennes, avec tout le risque que cela comporte. Le risque, qui est un deuxième symbole, pour le cas présent, est représenté par les forces des eaux, la tempête, qui sont en fait des forces du mal. Et ironie du sort ! Jésus dort, pendant que survient une violente tempête. Un troisième symbole nous fait découvrir que Jésus joue, on dirait, au mort, à l’absent…
Les disciples sont pris de peur, hurlent et appellent le maître au secours en le réveillant. Jésus s’éveille et ordonne à la tempête de s’arrêter. Ce qui provoque chez les disciples l’étonnement, l’émerveillement et l’admiration.

Dans le symbole de la traversée, il est question de changement de cap. Jésus nous montre que nous ne devons pas avoir peur d’oser aller avec confiance vers le large, vers l’inconnu que Dieu nous prépare et où il nous précède et nous attend…Dans le symbole où Jésus s’endort, comme s’il était mort, absent, Jésus nous rappelle qu’il n’est jamais absent de nos vies, de l’église, de la planète ni de notre monde, même au plus profond de nos tempêtes. Ces tempêtes qui nous plongent dans des angoisses, des stress et nous contraignent à pousser des cris de détresse et de désespoir. Des tempêtes qui nous font croire que nous sommes seuls, perdus, submergés par les forces du mal et dans lesquelles nous désespérons et nous nous posons la question sur la présence ou l’absence de Dieu.

Et pourtant, Dieu est toujours là présent, même si nous avons l’impression qu’il dort, qu’il est absent ou carrément qu’il n’est plus de notre monde. Ou encore, qu’il est mort. Or, nous savons que Jésus, même s’il est mort, il est ressuscité, il a vaincu une fois pour toutes les forces du mal et il est vivant parmi nous. Ces forces du mal sont celles qui se présentent à nous lorsque nous acceptons de nous remettre en question, de remettre en question ce que nous avons toujours fait, d’accepter le changement et oser prendre le risque d’aller vers le large, vers l’inconnu en toute confiance dans le Seigneur.

Donc, cette traversée n’est possible que dans la foi avec Jésus ressuscité. Comme le dit saint Paul, il est mort, mais il est ressuscité. Il est avec nous, il a vaincu le mal, l’ennemi. Nous n’avons pas à avoir peur face à toutes ces forces qui aujourd’hui s’extériorisent à travers les différentes crises, toutes les épreuves, tous les scandales…, que nous traversons, dans notre société, dans l’église et dans nos vies personnelles. Le Christ est le maître du temps, de la création et de l’histoire. C’est la réponse que Dieu donne à Job confronté, lui aussi, à toutes sortes d’épreuves et aux forces du mal qui le poussent à se décourager. C’est la réponse que Dieu donne à l’Eglise, qui traverse elle aussi beaucoup de crises et de scandales en son sein. C’est aussi la réponse à notre monde confronté à la crise sanitaire du covid et à tous les malheurs engendrés par la méchanceté de l’homme. C’est encore la réponse à chacune et chacun de nous face aux différentes tempêtes qui jalonnent notre vie.

Wenceslas Mungimur