(Ézékiel 17, 22-24 ; 2 Corinthiens 5, 6-10 ; Marc 4, 26 -34)

Aujourd’hui, nous réécoutons la parabole de la semence qui germe et grandit. Cette parabole nous parle de la manière de faire de notre Dieu. Dieu n’arrête pas de donner la surabondance de vie qui émane de lui jusqu’au bout ou à la moisson…Autrement dit, cette parabole nous parle de la croissance en nous et autour de nous qui, même si elle dépend en partie de nous, nous dépasse largement et dont Dieu Seul en est l’auteur et l’artisan. Tous, quelle que soit l’importance de notre activité, nous vivons dans l’alternance d’un moment de passivité et d’activité, de repos et de veille. Mais la semence ne cesse de germer et de grandir de jour et de nuit. Il n’y a pas d’alternance pour elle mais une longue germination et une croissance ininterrompue dans la terre. La semence produit d’abord l’herbe puis l’épi puis plein de blé dans l’épi.

Tout relève du mystère de la nature que nous sommes loin de maîtriser ! Tout relève du mystère de Dieu qu’il doit lui-même nous faire comprendre grâce à l’écoute profonde de Son Esprit de lumière et de vérité.Parce que, sans l’Esprit-Saint, de quoi sommes-nous capables de connaître de Dieu ? Qui devinerait ses pensées, son action ? C’est notre foi ou notre abandon dans la foi et la confiance qui nous aidera à faire ce saut presque dans le vide et à savoir que tout ne dépend toujours pas de nous ni de notre savoir. Mais il y a plutôt quelqu’un qui nous dépasse et qui fait réussir tout. Et nous ne pourrons que simplement vivre dans l’écoute et le respect de celui-là qui nous invite ainsi à collaborer à son œuvre de bonté et d’amour. Prenons gare et faisons attention aux prétentions inutiles et aux certitudes creuses !

C’est ce que Jésus nous demande. C’est ce qu’il demande à chacune et chacun de nous. Il nous demande l’imiter. Il n’a fait que cela : mener simplement sa vie d’homme, un homme parmi les autres. Mais le Fils de Dieu ! La seule chose qui le distinguait était ‘sa manière d’être en relation’.

Tel le semeur, il répand des germes de vie dans le quotidien de l’existence. C’est par sa manière de vivre qu’il nous dit Dieu. Il rend visible la vie de Dieu, on pourrait dire « le style de vie » de Dieu, sa sollicitude.

Nous n’avons pas tous la même sensibilité, la même attention, la même disponibilité pour accueillir cette révélation de Dieu. Car il en va de notre relation à Dieu comme de nos relations humaines : elles ne sont possibles que dans la réciprocité, dans le don et l’accueil.

Celui qui est ouvert à la Parole malgré tous les revers de l’existence, celui-là goûtera tous les bienfaits de la croissance et se réjouira de tout le bien qui s’opère autour de lui, modestement, comme Jésus, dans les choses les plus simples. Alors, lui aussi, comme Jésus se mettra à l’ouvrage dans une attitude de confiance, sûr que son action sera féconde. Tout en acceptant de ne pas savoir comment cela se réalise.

Wenceslas Mungimur

Saint Laurent/Virton