En Belgique, nous venons de célébrer la fête du Roi et de notre dynastie ce 15 novembre. Nous avons prié pour le roi Philippe et remercié le Seigneur pour le rôle et la garantie qu’il représente comme symbole de l’unité et de la cohésion de notre pays. Des rois régnant sur des nations et des peuples, il en a existé beaucoup et il en existe encore aujourd’hui. Nous savons aussi que dans l’histoire humaine, le titre de roi est décerné à des personnalités qui brillent dans tel ou tel domaine. Nous entendons des termes comme ceux-ci :‘roi de la musique, de la danse, du foot, de la pop. » Jésus, lui, accepte que ce titre lui soit décerné, mais pas comme les gens de son époque l’entendaient ou selon les attentes du peuple d’Israël sous l’occupation romaine. Sa royauté, dit-il, n’est pas de ce monde : elle est celle de l’amour et des cœurs.

Ceux qui lui donnent ce titre ne comprennent pas du tout en quoi consiste sa mission et ne veulent pas reconnaitre qui il est, ni la raison de sa venue en ce monde En réalité, ils lui donnent ce titre de roi pour le tourner en ridicule et se moquer de lui. Comme preuve de cette dénégation, ils vont le faire arrêter, le juger, le faire souffrir et le mettre à mort sur une croix. Jésus accepte cette souffrance et cette mort par amour pour les humains. Il accepte les railleries des chefs et le mépris des soldats. Il sait que la victoire de l’amour, avec la joie qu’elle engendre, est plus forte que toutes ces moqueries et ce mépris de la part des dirigeants de l’époque, qui craignent pour leur pouvoir sur le peuple.

C’est cette joie qui a toujours accompagné Jésus et marqué toute sa vie et sa mission. Il a connu des heures de joie intense qui lui ont fait oublier toute souffrance : il a exulté et rendu grâce à son Père devant le peuple des humbles à qui il a promis le Royaume. il s’est profondément réjoui de cette amitié solide qu’il a vécue avec Lazare, Marthe et Marie ; il a connu le bonheur de découvrir Zachée, la Samaritaine, Nicodème et tant d’autres ; il a eu le plaisir de faire entrer ses apôtres dans son grand secret ; il a eu la joie de vivre en famille avec Joseph et Marie.

Peut-être ignorons-nous cette joie profonde de Jésus, vécue dans son humanité, parce que notre regard n’est pas accoutumé à reconnaître notre Dieu vivant au milieu de nous et aussi parce que nous ne mettons pas notre bonheur de vivre dans l’esprit de Dieu. Nous ne connaissons peut-être pas cette joie, parce qu’il nous arrive d’être davantage du côté du peuple indifférent ou du côté des chefs et des soldats méprisants et railleurs au pied de la croix. Peut-être aussi parce que nous sommes parfois du côté du larron qui injurie Jésus plutôt que de reconnaître sa propre faute. Nous ne connaissons pas la joie parfaite parce que nous sommes quelquefois davantage du côté de ceux qui commettent l’injustice plutôt que du côté du juste comme le deuxième larron et comme Jésus lui-même .

Tant que nous n’avons pas notre regard tourné vers Jésus pour communier à sa joie, il nous sera difficile de comprendre l’acceptation de sa souffrance et sa joie profonde. Nous devons reconnaître que nous n’aimons pas la souffrance et nous avons du mal à trouver notre joie dans le mépris, l’opprobre et les railleries. Nous sommes facilement enclins à la révolte contre nous-mêmes, contre les autres, contre Dieu…

La prière et le souhait de Jésus, c’est de nous voir dans la joie, sa joie, la joie de Dieu. Cependant il n’ignore pas nos fragilités, nos souffrances, nos joies souvent éphémères. Il nous rejoint au cœur de nos fragilités et nous assure de son secours et de sa victoire sur le mal. Il est présent au cœur de nos vies, de nos croix, pour nous réconforter et nous encourager à garder l’espérance afin de traverser toutes sortes d’épreuves sur la route de notre foi et de notre mission auprès de celles et ceux qui nous entourent.

En ce sens, le Christ devient pour nous le Roi dans nos vies, faisons-lui confiance !

Wenceslas Mungimur Saint-Laurent/Virton