Frère de Simon-Pierre et comme lui pêcheur du lac de Tibériade, il est disciple de Jean-Baptiste avant de répondre à l’appel de Jésus. On ignore dans quelles régions il a porté l’évangile. Selon la tradition, il meurt à Patras (Grèce), attaché par des cordes, pieds et jambes écartés, à une croix en forme d’X, dénommée pour ce motif « croix de saint André ».
Gérouville est un cas tout à fait particulier dans le paysage gaumais. Ce charmant village est en effet issu de la volonté de l’abbé d’Orval, d’une part et des comte et comtesse de Chiny, d’autre part qui décidèrent conjointement, en juillet 1258, la création, en cet endroit quasiment désert, d’une « ville neuve ». Au centre, l’ « îlot sacré » attire immédiatement le regard. Il est formé de l’église, entourée du cimetière et du presbytère, avec ses dépendances.
L’histoire de l’église, du 13ème au 18ème siècle, se lit facilement en regardant les éléments accolés les uns aux autres. Le chœur actuel reste l’unique témoin de la première chapelle, consacrée en 1259.
Entrons donc dans l’église. Elle est à une seule nef, d’allure modeste. Mais ce qui reste du mobilier du 18ème siècle ne manque pas d’intérêt. Celui-ci est immédiatement suscité par le maître-autel, assez impressionnant, dominé par l’œil divin. Deux très belles statues, situées au-dessus des portes de sacristie, représentent à gauche St André, titulaire de l’église, à droite, un ange gardien guidant un enfant. Au centre du retable, se trouve une peinture du 19ème siècle, évoquant la résurrection du Christ. L’antependium, peint par Frère Abraham d’ Orval, représente le martyre de St André.
De part et d’autre de l’autel, sur les panneaux supérieurs des portes de la sacristie, sont représentés, à gauche, St Pierre, à droite, St Paul : deux œuvres dues au pinceau de Frère Abraham, qui a également peint les antependia des autels latéraux, celui de gauche, dédié à la Vierge, celui de droite, à la Trinité, représentée d’une manière classique. Ne quittons pas le chœur sans admirer les magnifiques statues du 17ème siècle, particulièrement les accoudoirs.
Auparavant dans l’ancienne église abbatiale d’Orval, elles sont ici depuis 1783.Le Musée Gaumais de Virton a heureusement hérité de l’ancienne horloge de l’église de Gérouville, datée de 1768. Après restauration, elle a repris du service aux commandes du jaquemart de la tour du musée.

Sources : Fernand DOUCET, Rulles-Marbehan et les alentours au cours des temps, Ed. du Musée Gaumais, Virton, 1969.