Ce vendredi 27 août, les paroissiens de notre doyenné se sont réunis pour remercier l’abbé Venant et le saluer avant son départ pour le doyenné de Walcourt. L’occasion aussi de partager ensemble le verre de l’amitié (photos ci-dessous)! Après des discours de Paul Jadot, au nom des paroissiens d’Ethe (texte ci-dessous), et de notre doyen, l’abbé Venant a pris à son tour la parole pour adresser des remerciements personnalisés pour les services qu’il a reçus et les temps de prière qu’il a partagés dans les paroisses d’Ethe, de Gomery et de Grandcourt, ainsi que dans les autres paroisses où il a célébré pendant le confinement lors de la tournante des prêtres.

Texte prononcé par Monsieur Paul Jadot au nom des paroissiens d’Ethe:

Tout est grâce. C’est ce que nous disait, au siècle dernier, la petite Thérèse de Lisieux. Monsieur le Curé, Cher Abbé Venant, on peut aisément comprendre qu’il est difficile pour vous d’admettre que l’accueil peu chaleureux qui vous a été réservé lors de votre arrivée à Ethe, a été une grâce. Et pourtant, en seconde analyse, vous auriez peut-être tort de douter de l’enseignement de Thérèse, qui fut proclamée Docteur de L’Eglise! En effet, durant ces derniers jours, plusieurs paroissiens ont souhaité spontanément, en toute simplicité, organiser la petite fête de ce soir. C’est donc que les premières rencontres, parfois timides et hésitantes, les premières discussions, amicales ou plus vives, ont permis de tisser des liens bien plus solides et durables que ce à quoi vous pouviez vous attendre. Malgré les difficultés, les oppositions, les chutes sur le verglas, le covid, nous avons “fait communauté” avec vous. Alors, Monsieur le Curé, du fond du cœur, merci pour vos rencontres avec les uns et les autres. Merci pour votre présence lors des offices, des funérailles, des mariages parfois, des  messes du dimanche. Merci pour vos méditations, comme vous appeliez les homélies dominicales. Elles pouvaient parfois être un peu longues, mais étaient toujours préparées.
Nous vous souhaitons le meilleur dans votre nouvelle mission au nord du diocèse. Vous rejoignez une cité mariale, m’avez-vous dit. Nous nous permettons de vous demander de rester uni à nos communautés d’Ethe, Gomery et Grandcourt par la prière, et notamment celle adressée à Marie.

Ce sera grandement nécessaire, car il sera bien difficile pour nous d’admettre à notre tour que tout est grâce!
Est-ce une grâce en effet que nos communautés soient appelées désormais à rester vivantes sans prêtre résidant?
Est-ce une grâce que notre communauté chrétienne d’Ethe jadis si nombreuse et majoritaire, si influente, si omniprésente, se réunissant dans une église qui en impose comme une cathédrale, selon votre propre expression,  soit réduite à un petit groupe vieillissant et parfois hésitant?

Et les questions ne cessent de s’enchaîner: Comment continuer à accueillir la bonne nouvelle qui est nourriture pour nous et une chance pour le monde?

Comment proposer l’Evangile aux autres, spécialement aux jeunes, avec discrétion et respect, certes, mais aussi avec amour et une conviction simple et énergique? En effet, nos jeunes n’auraient-ils plus besoin de temps et de lieux pour être accueillis,  pour accueillir à leur tour, pour réfléchir, partager, méditer, prier, chanter, contempler…?

Autre question: comment mettre ensemble la parole en pratique? Comment ne pas se contenter de l’écouter sans quoi, ce ne serait qu’illusion comme nous le rappellera Saint-Jacques ce dimanche?

Bref, comment rester le sel de la terre ,avec des moyens dérisoires dans un monde si hostile et souvent déboussolé lui-même? Il va falloir que nous répondions à ces questions vitales, jour après jour, et parfois dans l’urgence. Il va falloir que nous apprenions à vivre minoritaires, en prenant exemple sur nos frères juifs ou protestants , qui le sont depuis bien longtemps mais restent actifs et dignes.
 La fin de l’ère chrétienne ne signifie donc pas la fin du christianisme.

Avec votre départ, Monsieur le Curé, c’est manifestement un chapitre majeur de notre histoire paroissiale qui se clôt.
Cela ne pouvait dès lors se vivre dans l’indifférence totale, la morosité ambiante et la fadeur, car si la foi est une grâce, elle est aussi un combat de tous les instants, personnel et communautaire.

Voilà. Nous allons recevoir maintenant -en direct- une double grâce : entendre notre Doyen Wenceslas puis prendre le verre de l’amitié! Ce sera aussi l’occasion de prendre des nouvelles des uns et des autres à l’aube d’une année paroissiale nouvelle, qui est assurément aussi la première année d’un chapitre inédit.