27 è dimanche : homélie

Dans l’évangile de ce dimanche, il est question de la foi. Une démarche, une faculté difficile à comprendre et encore moins à vivre et à mettre en pratique. À travers leur demande : « Augmente en nous la foi ! », les disciples ne semblent pas avoir tout compris de la foi. Ils la prennent pour quelque chose de quantifiable. La foi ne peut être ni grande, ni petite. Elle est un don de Dieu, un don reçu, éveillée et ravivée dans notre rencontre avec le Seigneur. Une rencontre qui donne à notre vie une orientation décisive. Donc, au départ de la foi, il y a Dieu qui en est l’initiateur et le secret. La foi s’inscrit dans cette relation vivante que nous entretenons avec ce Dieu qui, le premier, nous a aimés.

Comme don de Dieu, la foi est accueil, relation, communication et échange entre nous et Dieu et entre Dieu et nous. Comme don, la foi nous met devant la conviction selon laquelle nous ne sommes pas notre propre origine, ni le fondement de notre propre existence, ni même de nos œuvres. Nous recevons tout de Dieu et en toute humilité, nous comprenons que nous ne sommes pas grand-chose devant l’immensité du monde, mais que nous sommes capables, avec l’aide de Dieu, de réaliser des prodiges, de déplacer des montagnes.

Grâce à l’expérience d’une rencontre personnelle avec Dieu, la foi devient un engagement, une conviction s’entretenant et grandissant dans le concret par des gestes et des actes vécus au quotidien. Et cette conviction évolue également vers un abandon dans la confiance en l’Amour de Dieu. À ce titre, la foi n’est pas de l’ordre des concepts ni des vérités à croire, elle ressemble à l’amour, qui est rencontre, relation, dialogue. Non pas de manière intéressée, mais en pure gratuité. Ou, comme Jésus le dit, au titre de simples serviteurs. Parce que la foi peut devenir un danger en s’accrochant à des certitudes, en s’enfermant dans des citadelles ou en entretenant avec Dieu une relation de type cérébral, intellectuel ; une spiritualité éthérée, déconnectée de la réalité concrète, de la vie du monde. Un autre obstacle serait d’entretenir avec Dieu une relation marchande et de mérite.

La réponse du Seigneur au cri de détresse du prophète Habacuc nous invite à cette foi rencontre-relation, rencontre-dialogue, rencontre-confiance et abandon. « Tu vas mettre par écrit, dit-il au prophète, une vision, clairement, sur des tablettes, pour qu’on puisse la lire couramment. Car c’est encore une vision pour le temps fixé ; elle tendra vers son accomplissement, et ne décevra pas. » Quand on s’éveille à cette foi, fort de l’action de l’Esprit-Saint, on devient témoin de l’amour de Dieu et on n’a pas peur ni honte de le manifester ni de le vivre au milieu de ses frères et sœurs. AMEN Wenceslas Mungimur